L’agriculture biologique induit la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal ou encore l’utilisation de substances et de produits naturels. Les exigences réglementaires sont donc nombreuses. Mais quelles sont les démarches à effectuer pour obtenir le label ? Une question sur laquelle nous revenons ce mois-ci, dans le cadre de notre série d’articles consacrée à la création de projets bio.
Des critères essentiels pour garantir le respect des valeurs de la bio
L’agriculture biologique répond à un cahier des charges précis, excluant notamment les produits de synthèse et les OGM, et prône des pratiques agricoles et d’élevages respectueuses des équilibres naturels et de l’environnement. Elle est donc soumise à des exigences strictes et à des contrôles réguliers, visant à s’assurer que les opérateurs respectent ses valeurs et exigences. La réglementation européenne précise en effet les principes de production, d’élevage, de préparation, de distribution et d’importation, les listes de produits utilisables ainsi que les principes de contrôle, de certification, de sanction et d’étiquetage.
Par ailleurs, seuls les produits contenant au moins 95% d’ingrédients agricoles certifiés biologiques peuvent comporter les termes « biologique » ou « bio » dans leur dénomination de vente. En dessous de ce taux, ils ne peuvent apparaître que dans la liste des ingrédients.
Des contrôles réguliers sur l’ensemble du système de production
Pour commercialiser des produits bio, tout opérateur, qu’il soit producteur, préparateur, distributeur ou importateur, doit être contrôlé par un organisme certificateur, choisi parmi ceux agréés par l’Institut National de l’Origine et de la qualité (INAO). Par la suite, les organismes certificateurs contrôlent au moins une fois par an leurs opérateurs, sur l’ensemble du système de production.
L’entrepreneur doit également notifier son activité à l’Agence Bio ce qui lui permettra, entre autres, de figurer dans l’annuaire officiel des opérateurs engagés en bio et d’obtenir le versement de certaines aides attribuées par l’État ou les Régions.
Pour Sylvie Dumoulin, fondatrice du Labo Dumoulin, brasseur de Kéfir bio, et récompensée par le troisième prix de Natexbio Challenge, ces démarches de labellisation se sont faites « très simplement et rapidement ». « Il suffit ensuite d’être ordonné, de conserver ses factures afin de garantir une bonne traçabilité entre les achats et les ventes », explique la gérante.
Un label bio à compléter ?
Entrepreneuse satisfaite, ravie par le « tremplin » offert par le programme Natexbio Challenge, Sylvie Dumoulin envisage désormais la labellisation Biocohérence. « Obtenir le label bio AB est une démarche que nous avons souhaité dès le départ, mais est-ce suffisant ? » La gérante souhaiterait ainsi aller au-delà, afin de « tout faire selon les principes durables, au niveau environnemental, sociétal et économique » et ainsi « être cohérent dans notre philosophie d’entreprise ». Biocohérence, Demeter, Biopartenaire, Nature et Progrès… s’ils partagent tous les valeurs essentielles de la bio, de nombreux labels complémentaires existent en effet, avec des exigences plus strictes et des réglementations plus poussées.
Sylvie Dumoulin, pour qui « les démarches de labellisation bio ont été la partie agréable de la création d’entreprise », se questionne également sur le choix du statut juridique pour une entreprise bio, entre la volonté d’être « alternatif jusqu’au bout » et celle de pouvoir bénéficier d’un modèle économiquement viable. Un aspect sur lequel nous reviendrons le mois prochain.
Source: agence bio