Créer son entreprise bio : l’étude de marché

Deuxième volet de notre série d’articles consacrés à la création d’une entreprise dans le secteur de la bio : après avoir évoqué le mois dernier l’importance de trouver une idée innovante, il est désormais temps d’étudier le marché sur lequel vous souhaitez vous implanter.

Connaître le consommateur bio et les innovations du secteur

Étape incontournable lors de la création d’une entreprise, l’étude de marché permet d’analyser les informations relatives à un secteur spécifique et d’en connaître ses caractéristiques. L’objectif : s’assurer que votre idée est exploitable et qu’il existe une opportunité à saisir. Qui seront vos futurs clients et quels sont leurs besoins ? Y’a t’il une réglementation spécifique ? Comment se porte le marché et quelles sont les innovations dans le secteur ? Quelles améliorations pourraient être apportées ? Quels sont les produits existant et qui seront vos concurrents potentiels ? Autant de questions qui vous permettront de réaliser une étude approfondie, et notamment dans la filière bio, dont la croissance dynamique implique des évolutions constantes. N’hésitez pas, par ailleurs, à explorer les nouvelles tendances à l’étranger : elles vous donneront des pistes à exploiter pour vous différencier.

Photo Brooke Cagle

De plus, plusieurs sources peuvent vous permettre d’analyser le marché de la bio : l’Agence Bio a notamment publié son Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France. Natexbio, la Fédération des transformateurs et distributeurs bio, propose également régulièrement des études fournissant des analyses approfondies sur les évolutions de la filière bio, tout comme le Synabio, syndicat des transformateurs bio.

L’étude de marché : utile, mais suffisante ?

Lors de la création d’une entreprise, il est indispensable de garder à l’esprit que le consommateur et ses besoins doivent être au cœur du projet. Et pour ne pas se heurter à la réalité, les prototypes doivent être testés pour s’assurer que l’idée réponde à une réelle attente de vos futurs clients. Le proof of concept (POC) est une étape de validation concrète dans la mise en place d’un projet, qui permet de tester sa faisabilité et sa pertinence. Vous pourrez ainsi, si besoin, adapter votre offre à la demande, en y apportant les évolutions et ajustements nécessaires.

Cette stratégie est adoptée par de nombreux créateurs d’entreprises. A l’image de Nathalie Golliet et Marie Kerouedan, qui ont créé Résurrection il y a un an. Le principe ? « Recycler, redonner vie à des produits », explique les dirigeantes, pour qui la question du bio et les valeurs qui y sont associées étaient « évidentes ». Et pour cause : Nathalie et Marie ont eu l’idée de créer des crackers en réutilisant la drêche, résidus de malt restant après le brassage de la bière, et qui a « encore énormément de valeurs nutritionnelles à donner ».

Pour ces entrepreneurs, l’objectif a rapidement été de tester leur projet auprès des consommateurs. « Nous nous sommes dit que nous arrivions avec une offre inédite et nous avons souhaité tester le projet grandeur nature : pour cela nous sommes donc allés à des événements, des salons… », poursuit Nathalie. Résultat ? « L’idée a été très bien accueillie car il y a une histoire à raconter et le produit est sain, avec de bonnes valeurs nutritionnelles », se réjouit-elle. Cette démarche leur a permis d’analyser les réactions des consommateurs qui ont été « surpris, puis curieux, puis agréablement séduits en goûtant ». Ainsi, leur idée innovante, ancrée dans les valeurs d’alimentation responsable et circulaire, leur permet de se développer et de lancer de nouveaux projets, avec toujours le même objectif : valoriser d’autres produits.

Après avoir trouvé l’idée et l’avoir testée, une nouvelle étape se profile : les prévisions financières. Un volet sur lequel nous reviendrons le mois prochain.