Suite et fin de notre série d’articles consacrée aux différentes étapes d’une création d’entreprise : il est désormais temps de déterminer où installer celle-ci. Un choix fondamental qui dépendra de la nature de votre activité et de vos capacités financières, et qui aura un impact sur le développement de votre projet.
Installer son entreprise à domicile ou choisir des locaux professionnels ?
Si vous travaillez directement chez vos clients, que vous ne recevez pas de clientèle, ou que votre activité ne nécessite pas, à court ou long terme, de local, vous pouvez domicilier votre entreprise chez vous. Une solution économique mais pour laquelle il faudra se renseigner sur les obligations légales et contractuelles : si vous êtes locataire, vous devrez par exemple demander l’autorisation préalable à votre propriétaire.
Si votre activité implique de recevoir de la clientèle, opter pour des locaux professionnels sera certainement l’option adéquate. Vous pourrez choisir de prendre des locaux en location ou d’en acquérir si vous disposez de moyens suffisants. Dans les deux cas, il sera nécessaire de bien estimer vos frais, qu’ils concernent la charge locative pour éviter de payer un loyer trop élevé, ou les ressources engagées pour l’acquisition de votre local qui ne doivent pas mettre en péril le lancement et le développement de votre activité.
Pépinières d’entreprises, centres d’affaires et espaces de co-working : les alternatives
Des alternatives sont possibles si vous ne souhaitez ou ne pouvez ni installer votre entreprise à domicile, ni choisir de locaux professionnels.
Les pépinières accueillent en effet de jeunes entreprises, sur une durée déterminée, pour les aider dans leur lancement et leur développement en proposant des locaux, des équipements et des services partagés, ainsi qu’un accompagnement personnalisé. Elles peuvent être généralistes, spécialisées dans un secteur d’activité ou dédiées aux entreprises innovantes.
Le co-working permet pour sa part de travailler en dehors de chez soi tout en évitant le coût d’une location de bureau classique, avec un paiement au poste occupé. Ces espaces sont également l’occasion d’être en contact et d’échanger au quotidien avec d’autres entrepreneurs.
Dans cet esprit de co-working, existent les Fab Lab, contraction de « fabrication laboratory », qui signifie « laboratoire de fabrication ». Ces espaces de co-création ouverts au public sont utilisés pour des projets divers et variés et mettent à la disposition des utilisateurs des outils de fabrication numérique. Le concept repose sur le partage libre d’espaces, de machines, de compétences et de savoirs. En effet, pour être reconnu en tant que « Fab Lab », ces ateliers doivent respecter une charte mettant en avant, entre autres, les valeurs de sécurité, d’entretien et de partage des connaissances.
Par ailleurs, les entrepreneurs dont le projet nécessite un espace de production et des machines peuvent se tourner vers des ateliers ou cuisines partagés, et autres incubateurs d’entreprises. Ces structures permettent ainsi de passer de l’idée initiale à la réalisation, et de tester rapidement ses produits tout en réduisant ses coûts de production.
Enfin, les agropoles et technopôles sont des zones d’accueil et d’accompagnement de projets innovants qui proposent aux entreprises de nombreux services et moyens techniques et technologiques (plates-formes d’essai, laboratoires de recherche, plates-formes froid…). Ces pépinières d’entreprises réunissent ainsi, sur un même lieu, les meilleures conditions pour développer et implanter son projet.
Choisir le bon emplacement
Le choix de l’emplacement mérite beaucoup d’attention de la part du créateur d’entreprise et doit être étudié avec soin. En effet, plusieurs critères stratégiques sont déterminants pour assurer le bon développement du business et attirer la clientèle, notamment lorsque le local constitue le point de vente : prix, visibilité, surface, zone géographique (centre-ville, zones commerciales, périphérie…), attractivité, concurrence, accessibilité, stationnement à proximité… En fonction de votre stratégie et de votre activité, certains paramètres devront être privilégiés tandis que d’autres auront moins d’importance.
Des aides fiscales selon les zones
Lorsque vous choisirez l’emplacement de votre entreprise, n’hésitez pas à vous renseigner sur l’existence éventuelle de zones dans lesquelles vous pourriez obtenir des exonérations fiscales intéressantes en cas d’implantation et d’exercice de votre activité. Ces aides peuvent porter sur le bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés, à l’impôt sur le revenu, sur les impôts et les taxes de la fiscalité locale, ou prendre la forme de contribution économique territoriale. Ainsi, les entreprises s’implantant dans les zones d’aides à finalité régionale (zones AFR), les bassins d’emploi à redynamiser (BER), les zones de restructuration de la défense (ZRD) et les zones de revitalisation rurale (ZRR) peuvent en bénéficier.
Ainsi, à titre d’exemple, l’exonération proposée en ZRR, d’une durée maximale d’un an (à compter de la date d’embauche du salarié), est totale pour une rémunération horaire inférieure ou égale à 150 % du Smic puis décroît de manière dégressive et s’annule pour une rémunération horaire égale ou supérieure à 240 % du Smic. Les entreprises implantées dans un bassin d’emploi à redynamiser (BER) jusqu’au 31 décembre 2020 peuvent bénéficier de l’exonération sociale et d’impôt sur le revenu ou sur les sociétés pendant 5 ans.
Par ailleurs, les zones franches urbaines (ZFU) permettent aux entreprises qui y créent une activité industrielle, commerciale, artisanale ou libérale de bénéficier d’une exonération sur les bénéfices pendant les 60 premiers mois d’activité puis selon un barème dégressif les années suivantes.
Alice Roznowiez
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