Toujours aussi innovante, toujours aussi passionnée, la troisième édition du Natexbio Challenge s’est déroulée mardi 29 Juin avec un succès qui ne se dément pas.
Un Jury aussi enthousiaste qu’impliqué
Jean Verdier, Vice-président de l’Agence Bio et administrateur du Synabio, s’est ainsi réjoui de retrouver une créativité et une envie intacte malgré la Covid, parlant même d’une « audace vivifiante » ! Il a relevé comme d’autres membres du Jury un intérêt notable cette année pour les matières premières (présentes dans 6 projets sur 10) qui ne vient cependant pas contrecarrer les thèmes de fond : « La tendance qui pousse vers le gourmand, le recyclé, le zéro déchet ne faiblit pas ».
Quid des critères de sélection cette année ? Dans la lignée des années précédentes, le Jury s’est penché sur l’impact sociétal, la pertinence des projets, leur déclinaison consommateur et ensuite leur « incarnation » comme le dit justement Pierrick De Ronne, président de Natexbio. Ce dernier s’est également félicité de la richesse et de la variété des profils des membres du Jury : des distributeurs, des industriels et même la directrice de l’Agence bio, qui apportent chacun des angles différents et néanmoins parfaitement complémentaires. Un spectre très large qui n’a pas empêché au final le Jury de se retrouver sur une perception commune des projets.
Rejoignant Jean Verdier, Pierrick De Ronne a estimé qu’on « creuse le sillon, avec beaucoup de projets autour de l’amont, et une préoccupation concernant le monde paysan avec les céréales, les légumineuses ou les graines… Et toujours la question de l’emballage et du zéro déchet. »
Pour sa première participation, Laure Verdeau, nouvelle directrice de l’Agence Bio a comparé le Natexbio Challenge à « un super bal des débutantes » ! Selon cette spécialiste du secteur alimentaire qui a accompagné depuis 10 ans plus d’une centaine de PME françaises dans leur stratégie de développement, on peut vraiment lire les préoccupations du moment à travers le bouquet de projets présentés, notamment sur l’antigaspi, le social et environnemental. Elle s’est réjouie de l’approche systémique qui a globalement été privilégiée, avec des projets collectifs emblématiques, menés avec des visions panoramiques, précisant : « Ce qui est particulièrement plaisant c’est lorsque ces idées peuvent être reproduites à l’échelle des territoires. »
Une chaleureuse remise de prix
C’est Boris Le Goffic, heureux lauréat de Natexbio Challenge 2020 et membre du Jury cette année qui a eu tout d’abord le plaisir de remettre un diplôme d’honneur aux dix nominés.
Pierrick De Ronne a ensuite tenu à remercier tous les candidats pour la qualité des « projets de vie » présentés. Il a également exprimé au nom de tous de chaleureux remerciements à Francis Valluet pour l’organisation de cet événement.
Francis Valluet s’est quant à lui félicité qu’une profession comme la Bio aide les nouveaux entrants et se mobilise de la sorte, précisant qu’au-delà des prix remis aux lauréats, tous les nominés seront exposés sur le stand de Natexbio/ Maison de la Bio lors du prochain Natexpo.
Enfin Pierrick De Ronne a eu le plaisir de révéler les trois gagnants de cette riche édition 2021:
3eme prix pour Handi-Gaspi : les biscuits qui ont le bon goût de s’engager
Handi-Gaspi : trois jeunes femmes (Louise Douillet, Alix Guyot et Katia Tardy), engagées dans la production de biscuits bio « upcyclés ».
Cette jeune biscuiterie emploie une vingtaine de personnes en situation de handicap mental et psychique. Les biscuits bio sont confectionnés à partir de pains invendus, ou « pains de la veille » de plusieurs boulangeries bio nantaises. Ces pains sont transformés en farine recyclée qui est intégrée dans chaque recette : un réel impact écologique, et une croustillance unique !
Les lauréates expliquent les raisons de leur victoire par le fait que le projet coche toutes les cases : anti-gaspi, social, et bio évidemment. « Bien sûr, le plus important c’est qu’au-delà du beau projet, les produits sont bons ! »
Ravies de cette récompense, elles comptent utiliser ce prix pour s’équiper d’un broyeur à pain.
2eme prix pour Néo-farm : le maraîchage nouvelle génération
Neo-farm : du maraîchage à grande échelle, à partir de micro-fermes.
Porté par Alexia Rey et Olivier Le Blainvaux, Neo-farm propose de faire émerger un modèle de production maraîchère à grande échelle, à la fois écologique, rentable économiquement et implantée localement, via un maillage de micro-fermes associant les bénéfices de l’agroécologie et ceux de la technologie.
Ce modèle repose sur une solution clé en main de production de fruits et légumes bio et locaux, distribués en circuit court, avec des rendements élevés tout en préservant les écosystèmes naturels.
Enthousiaste, Alexia qui rentre dans la phase de déploiement de ses micro-fermes, a besoin à présent de tous les partenaires de la filière bio pour la distribution et la transformation. Elle se réjouit de voir la richesse et la diversité des profils devant lesquels elle a pu présenter Néo-farm, ce qui a beaucoup de valeur à ses yeux. Son objectif à court terme : « faire essaimer ce modèle avec deux fermes l’année prochaine et une dizaine l’année suivante ! »
1er prix et grand gagnant : Biodemain, donner toute sa valeur à la démarche bio
BioDemain : une démarche originale pour accompagner les producteurs en conversion bio.
Issu d’une famille d’agriculteurs, Maxime Durand, un des co-fondateurs, a pu mesurer toutes les difficultés vécues par son grand-oncle agriculteur-producteur à passer à la Bio : trois années parfois difficiles à vivre, sans bénéficier d’aucun label et à la clé pour certains, un échec et une réorientation professionnelle pour s’en sortir.
C’est en partant de ce constat, choquant à ses yeux, que Maxime et son ami Stéphane ont créé BioDemain, une marque équitable qui valorise tous les agriculteurs qui s’engagent pour un monde meilleur. Et qui rémunère justement ces producteurs et les valorise en magasin sous la marque BioDemain.
Comblé pour sa première participation dans le cadre d’une organisation bio, Maxime a démarré cette activité avec son associé en 2018 avec des premières commercialisations fin 2019.
Pour lui ce qui importe c’est « L’engagement qu’on prend. On ne fait pas du business, on essaie de changer le monde à notre échelle. On est une entreprise sociale, on fait de l’impact avec une vraie démarche globale. »
Il compte utiliser le prix pour sensibiliser davantage les consommateurs à la conversion biologique et ainsi accompagner d’autant plus de producteurs en conversion.
A horizon cinq ans, il espère aider un millier d’agriculteurs à passer en bio et créer à terme une entreprise qui puisse accompagner des producteurs non seulement vers la bio mais aussi vers la permaculture ou l’agro-écologie.
Le mot de la fin revient à Laure Verdeau sous forme de conseil aux futurs candidats qui souhaitent postuler l’année prochaine :
« Pensez à bien cartographier toutes les parties prenantes et prenez en compte à la fois ce qui est en amont, en aval et à côté, afin de privilégier au maximum une approche systémique. »